Mercredi 30 Avril 2025
Sorti en janvier dernier, DeepSeek R1 a vite fait sensation dans la Silicon Valley et au sein de l'ensemble de l'écosystème de l'IA, Nvidia y compris, grâce à ses performances et à son coût plus abordable. L'agent conversationnel qu'il propulse a été téléchargé en masse, mais des inquiétudes concernant la protection des données de ses usagers se sont rapidement manifestées, notamment en Corée du Sud.
Dès la fin janvier, face aux interrogations sur la manière dont les données personnelles des utilisateurs étaient recueillies et employées, la Commission coréenne pour la protection des informations personnelles (PIPC) a sollicité des éclaircissements de la part de DeepSeek, qui a par ailleurs reconnu l'existence de "certains manquements" dans sa gestion des données. La Commission a donc décidé, le mois suivant, de retirer l'agent conversationnel des plateformes de téléchargement locales, tout en invitant les personnes qui l'utilisaient déjà à le faire avec prudence.

Cette suspension temporaire avait pour objectif d'examiner en profondeur les pratiques de l'entreprise et de garantir qu'elles se conformaient aux lois du pays en matière de protection des données. Le régulateur sud-coréen a déclaré le 24 avril dernier que son enquête avait confirmé que DeepSeek avait bel et bien transféré des informations personnelles d'utilisateurs sud-coréens vers des entreprises situées en Chine et aux États-Unis sans avoir obtenu leur consentement préalable.
Ces données incluaient des contenus saisis dans les requêtes adressées à l'IA, ainsi que des informations relatives aux appareils, aux réseaux et aux applications. La PIPC a donc préconisé des mesures correctives, notamment la suppression des données transférées et la mise en place d'un cadre juridique pour tout transfert futur de données personnelles à l'étranger. Le retour de l'application sur les plateformes sud-coréennes est conditionné par le respect effectif de ces exigences.
DeepSeek-R1 : un modèle au cœur de la stratégie technologique chinoise
L'adoption de DeepSeek-R1 en Chine a été extrêmement rapide, bénéficiant d'un soutien important des autorités. Pékin a activement encouragé son intégration dans des secteurs clés tels que la justice, la cybersécurité et l'administration publique.
De son côté, le secteur automobile n'est pas en reste : plus de 20 constructeurs chinois ont fait part de leur intention d'intégrer DeepSeek-R1 dans leurs futurs modèles. Lors du dernier salon de l'automobile de Shanghai, BMW a également annoncé son intention d'intégrer des modèles d'IA DeepSeek à l'assistant intelligent de ses véhicules vendus en Chine.
DeepSeek R2, bientôt disponible ?
Alors que DeepSeek a lancé discrètement le mois dernier DeepSeek-V3-0324, une mise à jour de son modèle open source du même nom DeepSeek-V3, les rumeurs concernant la prochaine disponibilité de R2 se multiplient.
Selon certaines sources, la start-up, régulièrement accusée par ses détracteurs d'avoir contourné les restrictions américaines pour constituer des stocks de puces NVIDIA, aurait cette fois utilisé des alternatives locales pour l'entraînement de son nouveau modèle : les Ascend 910B de Huawei, qui atteindraient environ 91 % de l'efficacité des GPU A100 utilisés pour les modèles précédents.
Ce prochain modèle devrait voir son support multilingue étendu, avec une meilleure prise en charge des langues asiatiques et européennes. De plus, des capacités multimodales sont envisagées, permettant au modèle de traiter du texte, des images, de l'audio et de la vidéo, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles applications dans les domaines de la création de contenu et de l'analyse de données.
Si ces informations se confirment, DeepSeek pourrait de nouveau venir perturber l'équilibre du marché...