Mercredi 01 Octobre 2025
Le baromètre 2025 des outils CFO, une publication conjointe de la fintech Spendesk et de sa communauté CFO Connect, propose une analyse détaillée des pratiques et des préférences des services financiers. Les résultats de cette étude mettent en lumière une situation nuancée: bien que l'IA se soit généralisée dans les activités courantes, certains éléments essentiels, en particulier la planification financière, sont encore à la traîne. Cette tension entre l'accélération technologique et l'inertie organisationnelle témoigne de la transformation graduelle du rôle du directeur financier.
Afin de mettre en évidence les tendances d'adoption de l'IA et des outils comptables, ERP, FP&A, BI, RH et de gestion des dépenses, 253 dirigeants financiers en Europe et aux États-Unis ont été interrogés au cours des mois de juin et juillet.
L’IA : de la phase d'expérimentation à l'application opérationnelle.
D'après l'étude, 56 % des dirigeants financiers utilisent désormais l'IA dans leurs tâches quotidiennes, contre 31 % en 2024. Les applications les plus courantes, axées sur l'amélioration de la productivité, présentent un faible risque : aide à la rédaction de rapports, préparation de présentations, recherche d'informations et vérification de contrats.
Les modèles de langage généralistes sont les plus répandus : ChatGPT est mentionné par 35 % des participants, suivi de Gemini, Copilot, Perplexity et Claude. Alors que les grandes entreprises ont tendance à uniformiser leurs choix de LLM, les plus petites expérimentent un éventail plus diversifié, notamment des assistants spécialisés et des fonctionnalités d'IA intégrées à leurs systèmes financiers.
La planification financière : un élément encore vulnérable.
Le baromètre CFO 2025 souligne une dépendance persistante aux tableurs. Environ deux tiers des entreprises de moins de 250 employés les utilisent comme outil principal, et 71 % n'ont pas encore adopté de solution spécialisée. En revanche, dans les organisations de plus de 500 employés, l'utilisation des tableurs diminue considérablement au profit d'outils de planification dédiés.
Les obstacles identifiés sont classiques : complexité des déploiements, coûts associés et gestion du changement...
Business Intelligence et ERP : des indicateurs de maturité.
L'adoption des solutions de Business Intelligence suit une progression directement liée à l'augmentation du chiffre d'affaires. Au-delà de 100 millions d'euros de revenus, l'absence d'outil BI devient rare, ce qui indique que l'informatique décisionnelle est désormais une condition préalable à cette échelle.
Les ERP présentent une dynamique similaire. Bien qu'un quart des organisations déclarent ne pas encore en être équipées, leur diffusion s'accélère avec la taille et la complexité des structures. Pour certaines scale-ups, l'ERP constitue déjà la base de la consolidation et du pilotage financier.
Paie, RH, facturation : vers une intégration systémique.
Les outils de paie et de RH sont désormais essentiels : 92 % des entreprises en sont déjà équipées. Les grandes entreprises privilégient les suites intégrées, tandis que les plus petites optent pour des solutions locales et modulaires. La facturation et le recouvrement suivent une logique analogue, avec une centralisation progressive dans les systèmes financiers.
Une direction financière en transformation.
Les directions financières rationalisent leur stack technologique autour d'intégrations natives (ERP, paie, banques, stockage). L'IA est déployée là où elle génère des gains de temps concrets, notamment pour accélérer les clôtures et améliorer la prise de décision. La gestion des dépenses illustre cette tendance : son adoption progresse avec la taille des organisations, à mesure que la recherche de visibilité et de contrôle devient stratégique.
Pauline Babel, CFO de Spendesk, commente :
"La maîtrise des dépenses optimisée par l'IA n'est plus une perspective lointaine : elle est devenue une norme pour les services financiers. Un changement majeur se profile : l'IA évolue d'un simple contrôle *a posteriori* vers des analyses prédictives permettant aux responsables de gérer leurs budgets de manière optimale".
