Jeudi 26 Juin 2025
L'étude d'envergure mondiale, intitulée "Transformation 2025", réalisée conjointement par NTT DATA Business Solutions et Natuvion, s'appuie sur les témoignages de 909 dirigeants, incluant des PDG, des DSI et des responsables informatiques. Ces derniers ont été impliqués dans des initiatives de transformation numérique, qu'elles soient achevées ou en cours. Bien que l'IA se manifeste comme l'élément clé de ces projets, une stratégie méticuleusement planifiée, des aptitudes appropriées et une collaboration harmonieuse entre les différents services se révèlent indispensables à leur mise en œuvre.
Les projets de transformation digitale ne sont plus l'apanage exclusif de la DSI. En France, ces initiatives sont principalement impulsées par la direction générale (37 %) et le conseil d'administration (36 %), plaçant ainsi l'IT en troisième position (33 %). Le numérique ne se limite plus à un simple défi technologique, mais s'inscrit désormais au cœur des choix stratégiques.

L'ascension de l'intelligence artificielle dans les priorités (mentionnée par 57 % des dirigeants, contre 25 % en 2024) intensifie cette dynamique. Cette augmentation témoigne d'une volonté d'exploiter l'IA comme un catalyseur de transformation globale, dépassant la simple optimisation des coûts, afin de repenser en profondeur l'offre, l'innovation et l'expérience client. Environ 90 % des entreprises se préparent activement à cette évolution, tant sur le plan technologique qu'organisationnel.
Les projets de transformation digitale rencontrent des difficultés à respecter les limites budgétaires et temporelles. Plus de 82 % des entreprises interrogées ont déclaré avoir dépassé leur budget initial. En ce qui concerne le calendrier, les écarts sont tout aussi significatifs : 45 % des projets ont accusé un retard d'au moins 20 %, et près d'un quart ont dépassé les prévisions de plus de 30 %. La France se positionne d'ailleurs en tête de ces dépassements supérieurs à 30 %, devant l'Europe de l'Est et les États-Unis.
Ces chiffres ne reflètent pas l'échec des projets entrepris, bien au contraire : environ 90 % des participants estiment que les décalages de mise en production se sont avérés bénéfiques, leur offrant le temps nécessaire pour consolider les processus.
Au-delà de la pénurie de compétences et de l'inflation, le coût de la transformation s'accroît, en partie en raison de l'élargissement des périmètres des projets et d'une pression technologique croissante. Les montants investis illustrent cette réalité : 52,5 % des entreprises ont engagé entre 2 et 20 millions d'euros, et près d'un cinquième ont franchi la barre des 20 millions. Parmi les grandes entreprises (CA > 1 milliard d'euros), le budget alloué peut excéder les 50 millions d'euros.
Un enseignement essentiel de l'étude réside dans la redéfinition des critères de succès. Bien que l'IA soit la technologie la plus utilisée, les facteurs déterminants sont avant tout humains : la continuité des équipes est identifiée comme le principal facteur de succès (33 %), devançant même les compétences ou les choix technologiques. La communication inter-départements, souvent reléguée au second plan, est citée comme un point d'amélioration par 35,2 % des entreprises qui regrettent de ne pas avoir suffisamment soigné leurs flux de communication.
Ce constat rappelle que les projets IA ne peuvent s'affranchir de dynamiques collectives : la qualité des données dépend de la maturité des processus, l'efficacité des algorithmes de la clarté des cas d'usage, et l'adhésion des collaborateurs de la pédagogie du changement.
Hans Kourimsky, DG de NTT DATA Business Solutions France, résume ainsi ce triple impératif : "L'IA est le moteur, les données sont le carburant, mais les pilotes restent les humains".
concluant : "Une direction tournée vers l'avenir signifie aujourd'hui, plus que jamais, penser à l'homme et à le faire avancer dans le changement, aidé par la technologie, mais sur la base d’une vision claire et des objectifs définis".
Etude complète ici. {{HREF}}