Jeudi 17 Juillet 2025
Le secteur de l'intelligence artificielle est témoin d'une importante mobilité des employés : les spécialistes reconnus sont courtisés avec des bonus considérables et des rémunérations exceptionnellement élevées, notamment chez Meta. Cette semaine, l'entreprise a fait une acquisition notable en embauchant Ruoming Pang, ancien responsable des modèles d'IA chez Apple, afin de renforcer son unité dédiée à la superintelligence, menée par Alexandr Wang, fondateur de Scale AI, lui-même recruté le 12 juin dernier.
Pour former ce nouveau laboratoire interne, Meta a séduit des experts de premier plan : Daniel Gross (co-fondateur de SSI), Nat Friedman (ancien PDG de GitHub), Yuanzhi Li, un chercheur d'OpenAI, et Anton Bakhtin, qui a participé au développement de Claude chez Anthropic. Ruoming Pang rejoint l'aventure à son tour.

Pang, un élément essentiel de l'IA intégrée chez Apple
Pang avait rejoint Apple en 2021 après avoir passé plus de 10 ans chez Google. Il y dirigeait l'équipe en charge des modèles de base qui alimentent Apple Intelligence et les fonctionnalités intégrées aux appareils Apple. Il s'est distingué par la conception de modèles compacts et performants, capables de fonctionner directement sur les appareils, sans dépendance au cloud, un avantage stratégique pour la mobilité et la confidentialité.
Son départ est un revers pour Apple, dont la stratégie en matière d'IA reste marquée par une certaine prudence et un écosystème plus fermé que celui de ses concurrents. Bien qu'elle ait déjà réorganisé son équipe d'IA qui sera dirigée par Zhifeng Chen, l'entreprise envisagerait d'intégrer des modèles tiers dans sa future version de Siri, un aveu implicite de ses limites actuelles.
Meta parie sur la confrontation des talents
Le montant mentionné pour convaincre Pang, un package global dépassant les 200 millions de dollars sur plusieurs années, témoigne des ambitions de Mark Zuckerberg portées par cette équipe : positionner Meta à la pointe de la course à la superintelligence, malgré les critiques récurrentes sur les lacunes des modèles LLaMA par rapport aux standards établis par GPT chez OpenAI ou Claude chez Anthropic.
Cette escalade salariale entre les géants engagés dans cette guerre des cerveaux soulève une question de viabilité. Elle transforme en profondeur le marché du travail scientifique, tout en exacerbant les inégalités d'accès à l'expertise, entre entreprises, mais aussi entre continents.